Découverte d'un décolonial
En décembre 2023, est paru aux éditions
Le Tripode, Moi le glorieux de
Mathieu Belezi.
Qui est Mathieu Belezi? De son vrai nom
Gérard-Martial Princeau, il est né à Limoges en 1953. Diplômé de géographie, il
enseigne en Louisiane, puis s'en va vivre au Mexique, au Népal, en Inde... En
1999, il décide de se consacrer à l'écriture et depuis 2004 il vit dans le sud
de l'Italie.
C'est en 2011 qu'apparaît dans son roman
Les vieux fous, le personnage
d'Albert Vandel riche colon pieds noirs.
On le retrouve dans Moi le glorieux paru
en 2023 et dans Le temps des crocodiles publié
en 2024.
Notre critique portera sur Moi le glorieux.
Qui est le Glorieux? Il s'agit donc d'Albert
Vandel, riche colon, il possède 2350 hectares de terres: vignes, agrumes,
céréales... et plusieurs propriétés.
Albert Vandel "achète tout";
tout ce qui se vend, mais aussi ce qui ne se vend pas. Il achète aussi les
députés, les ministres.
Selon Mathieu Belezi, Vandel est
l'allégorie de la colonisation; lors des premières pages, l'action se déroule à
la veille de l'indépendance de l'Algérie. Réfugié dans son bunker, protégé par
plusieurs dizaines de légionnaires armés jusqu'aux dents, il se remémore son
passé qu'il raconte à Ouhria, jeune kabyle qui vient chercher quelque réconfort
entre les énormes cuisses d'Albert, vieillard impotent et impuissant. Car
Vandel a 150 ans, il a vécu les débuts de la conquête, " il a sorti
l'Algérie de sa fange paresseuse", il a la main sur Bastos, sur la Société
Algérienne des Eaux, sur le marché de l'Alfa, sur la Banque Industrielle de
l'Afrique du Nord, sur les Ciments Lafarge, sur les ports, sur le marché des phosphates, sur la presse...
Mais Vandel est pétri de qualités; il
est pétainiste pendant la guerre, il "bouffe" du bolchevik et du
socialo -" "au trou Thorez et Blum"-, il est antisémite,
machiste, violeur à l'occasion, aime par dessus tous les orgies et les femmes,
obsédé par le sexe -l'auteur nous inflige trois pages de descriptions
pornographiques de la nuit de noces de Vandel-, obsédé également par la
longueur de son braquemart -24 ou 25 cm selon les moments, vit passionnément de
nombreuses coucheries - il a eu six femmes légitimes et d'innombrables maîtresses
car il possède toutes les femmes, riches ou pauvres-, grand buveur de whisky,
de Dom Pérignon et de Châteauneuf du pape, il fume des cigares cubains. Il a
plusieurs voitures, dont une Jaguar et une Cadillac qu'il maltraite sur les
routes encore mal goudronnées de la Mitidja -dans les années trente. Son
Algérie, c'est le Far West, il se fait justice et fouette à mort trois Arabes qui ont eu le malheur de
pénétrer sur ses terres. Vandel, à l'occasion des fêtes du centenaire reçoit
fastueusement le président de la république, qu'il méprise, comme tous ces
ministres venus de métropole et qui ne savent rien de l'Algérie. L'auteur a
parfois la rime riche -crouille et couille- et se complet dans des descriptions
de scènes orgiaques ou de scènes de guerre tout droit sorties de western de
série B.
Voilà donc la colonisation vue par un
décolonial forcené. Avouons qu'il est difficile d'aller jusqu'au terme du livre -329 pages quand même-.
L'histoire finit mal bien évidemment, alors que Vandel tente après avoir quitté
son domaine de traverser l'Algérie, et se dirige vers le Sahara afin de gagner
l'Afrique du Sud, ses légionnaires harcelés par des rebelles tombent les uns
après les autres, et Vandel le dernier, à qui on coupe les c......, ce qui était
sa hantise, lui qui en avait tant coupé aux crouilles qui vouaient attenter à
sa vie.
Mathieu Belezi est donc persuadé que la
colonisation était un crime contre l'humanité, et utilise tous les clichés les
plus grossiers et les plus éhontés jusqu'à donner la nausée au lecteur, tant
son style -que d'aucun critique qualifie de truculent-est vulgaire et son
histoire qu'il voudrait tragique n'est qu'une succession de faits ennuyeux,
lassants et redondants.
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