La Gauche française, Sandrine Rousseau
et Boualem Sansal
Le grand écrivain franco-algérien
Boualem Sansal a été arrêté le 16
novembre à sa descente d'avion à Alger par la police algérienne. Son délit?
Apparemment ses récents propos auraient offensé les autorités algériennes.
Mais encore? Les propos de Boulem Sansal
sur le Sahara occidental et sur la frontière algéro-marocaine, au moment où le
président de la République française était en voyage officiel au Maroc, auraient fortement irrité le pouvoir algérien.
Il convient également de rappeler que dans un passé récent, Boualem Sansal a
toujours dénoncé les dangers de l'Islam salafiste en France et a laissé
entendre que l'Algérie était un régime autoritaire. Cela a suffi pour que le
gouvernement algérien procédât à son arrestation pour atteinte à la sûreté de
l'état.
Très rapidement, dans le monde, de
nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ce qu'elles considéraient comme
un arbitraire. C'est ainsi que les écrivains Salman Rushdie, Wole Soyinka,
Orhan Pamuk, Alaa Aswarny, Roberto Saviano, Peter Sloterdjik... ont réclamé sa
libération immédiate. En France, les prix Nobel J.M.G. Le Clézio et Annie
Ernaux, l'académicien François Ruffin,
Emmanuel Carrère... et d'autres voix
émanant du monde politique ont demandé également sa libération. Du monde
politique, ai-je dit? En réalité, je me dois de nuancer mon propos car à
gauche, hormis l'ancien président François Hollande, le député Jérôme Guedj et quelques rares membres du P.S. qui
émirent des protestations, la gauche donc se signala par un silence
assourdissant. Je ne crois pas avoir entendu Monsieur Mélenchon et ses sbires,
monsieur Bompard, mesdames Panot, Aubry... émettre une quelconque défense de
l'écrivain, ni l'éminent communiste monsieur Roussel. Chez les écologistes, l'omni-présente sur les plateaux de
télévision Marine Tondelier est d'un mutisme consternant. Mais la palme de
l'ignominie est revenue sans contestation à madame Sandrine Rousseau.
Selon elle, Boualem Sansal est un
suprémaciste. Toujours selon elle, les propos de l'écrivain relèvent de
l'extrême droite !!
Madame Rousseau a-t-elle vérifié la
définition de suprémaciste. Aidons-là: "partisan d'une idéologie qui
postule la suprématie d'une race" en l'occurrence, bien évidemment la race
blanche. On est en droit de rester abasourdi devant une telle assertion. Mais
dans la vilénie on peut faire pire et madame Rousseau ne s'en prive pas.
Boualem Sansal a tenu des propos d'extrême droite; lesquels? Ceux qui mettent
en garde contre l'Islam salafiste, bien sûr. Parce qu'en France, quiconque ose
critiquer l'Islam est un fasciste. C'est ainsi que Michel Onfray, Florence
Bergeaud-Blackler, voire même Gilles Kepel qui, il y a trente sept ans était un
lanceur d'alerte avec son livre Les
Banlieues de l'Islam, seraient donc des fascistes. En mai 2023, Florence
Bergeaud-Blackler n'a pu donner une conférence à la Sorbonne sur les Frères Musulmans. Quoi de plus
normal pour madame Rousseau et ses séides qui ont la liberté d'expression
sélective.
D'autre part, madame Rousseau ne connaît pas apparemment l'histoire du Maghreb contemporain. Il convient donc de l'aider et de lui rappeler qu'au XIXème siècle avant la présence française en Afrique, le sultan chérifien exerçait son autorité du détroit de Gibraltar quasiment jusqu'à Saint Louis du Sénégal et que le peuple sahraoui, si tenté que cette entité nationale existât alors, vivait sous le gouvernement marocain. Il convient également de lui rappeler que la frontière algéro-marocaine a été créée par les Français, qui, avant la signature du protectorat avec le Maroc ont considérablement "poussé" la frontière afin de faciliter leur pénétration en territoire marocain. Boualem Sansal, qui connaît bien l'histoire du Maghreb a donc raison. Je recommande à madame Rousseau de se rendre sur le site de mon confrère Guy Pervillé, grand spécialiste de l'histoire du Maghreb contemporain afin de parfaire sa culture historique. Mais peut-être qu'elle préfère se documenter chez Benjamin Stora, lequel a tenu des propos odieux sur Boualem Sansal alors qu'il intervenait il y a quelques jours sur France V.
Brisons là et concluons.
Les dictatures ont toujours craint le
pouvoir des mots. En Russie, Alexeï Navalny a payé de sa vie son inlassable
dénonciation d'un pouvoir autoritaire et corrompu.
Dans le Chili de Pinochet, le grand
écrivain Luis Sepulveda est resté emprisonné 27 mois dans les geôles du dictateur; j'ose espérer que Boualem Sansal ne connaîtra pas le même sort.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire