mercredi 4 décembre 2024

 

Qui était Larbi Ben M'hidi?

 

         Le 1er novembre 2024, le président de la république Emmanuel Macron reconnaissait que Larbi Ben M'hidi avait été assassiné par des militaires français. D'autre part, l'ambassadeur de France en Algérie déposa une gerbe de fleurs de fleurs sur la tombe de Ben M'Hidi.

         L'information, relayée par les médias, a dû laisser la majorité des Français perplexes, car l'homme leur était totalement inconnu. Par contre une frange de la population a réagi violemment, jugeant cet acte inacceptable et insultant.

         Qui était donc Larbi Ben M'hidi? Né en 1923 dans les Aurès,  il fait des études secondaires après l'obtention de son certificat d'études. A dix sept ans, il s'engage dans les rangs de scouts musulmans, puis adhère au Parti du Peuple algérien (PPA) de Messali Hadj et milite en faveur de l'indépendance de l'Algérie. Au lendemain des événements de Sétif, il est arrêté. Sitôt relâché, il adhère au MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques). . En février 1947, est créée l'Organisation Spéciale (O.S.) au sein de laquelle, on retrouve dans le comité directeur des figures qui joueront un rôle déterminant durant la guerre d'Algérie, comme Ben Bella, Boudiaf, Hocine Aït Ahmed.. L'O.S. se lance dans la lutte armée et s'illustre par une série d'actions spectaculaires, dont la plus célèbre est l'attaque de la grande poste d'Oran. En 1950, l'O.S. est démantelée par la police française, des centaines de militants sont arrêtés et jugés, ceux qui ont pris la fuite sont jugés par contumace; c'est le cas de Ben M'Hidi qui écope d'une peine de dix ans de prison. Commence alors pour lui une vie dans la clandestinité durant laquelle il ne reste pas inactif, puisqu'en juin 1954, il fait partie du Groupe des 22 qui se prononce pour "la révolution illimitée jusqu'à l'indépendance totale". Lors du déclenchement de l'insurrection, Ben M'Hidi s'est vu confié la direction de la wilaya V (Oranie). En 1956, quitte la direction de la Wilaya V et la confie à son adjoint, le sinistre Boussouf qui fit régner la terreur dans ses rangs et qui fut l'un des assassins de son compatriote Abane Ramdane. Ben M'Hidi est alors à la tête de la Z.A.A. (Zone Autonome d'Alger) et organise une série d'attentats visant la population civile afin de semer la terreur dans la ville. Le plus célèbre est celui du Milk Bar, le 30 septembre 1956, glacier réputé et fréquenté par des familles revenant de la plage. Trois jeunes femmes sont tuées, une soixantaine de personnes sont blessés parmi lesquelles de nombreux enfants dont les petites Nicole Guiraud amputée d'un bras et Danille Michèle-Chich amputée d'une jambe. En janvier 1957, face à ces attentats aveugles, est lancée la Bataille d'Alger à la tête de laquelle est nommé le général Massu. Ben M'Hidi est arrêté le 23 février 1957 et exécuté sans jugement dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.

         Après l'indépendance, Ben M'Hidi est élevé au rang de héros national. Une université une commune portent son nom.  Il est présenté comme le "Jean Moulin algérien". A ce stade de mon article, que l'on me permette d'émettre un   avis, je doute fort que Jean Moulin ait commandité des attentats visant à tuer des femmes et des enfants.

         Autre ombre au tableau, en 2017, dans une interview donnée au journal El Watan, la sœur de M'Hidi émet très sérieusement l'hypothèse que son frère ait été dénoncé à l'armée française par un de ses compagnons d'armes, dont elle cite même le nom !

         Alors l'initiative du président de la république française était-elle judicieuse?

         Je laisse le lecteur juge.

 

 

 

 

 

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